Pour ceux qui n'auraient pas eu le temps de visionner les 4 longs films journaliers, voici la séance de rattrapage avec le résumé des 4 jours (185 km et 6800m de D+ et D-) en un seul film, plus court.
Pour ceux qui n'auraient pas eu le temps de visionner les 4 longs films journaliers, voici la séance de rattrapage avec le résumé des 4 jours (185 km et 6800m de D+ et D-) en un seul film, plus court.
Après la pluie de la nuit, le soleil a refait son apparition pour la dernière journée de notre périple. A peine fini de déjeuner que Ned vient me voir en me disant que je suis crevé. Effectivement, j'étais crevé, mais avant la nuit, après quelques heures de sommeil, tout va mieux ... sauf qu'il s'agit de ma roue arrière. Je suis étonné, car j'avais réussi à tout passer sans crever, comme Bbanpc, et hier soir le vélo semblait gonflé. Sûrement une crevaison lente !
Je dois donc réparer en catastrophe et c'est à ce moment là que je m'aperçois que mes plaquettes arrières sont mortes et que je freine avec l'acier sur le disque, pas bon ça ! Pas étonnant que je trouvais que cela freinait bizarrement hier soir. Flo vient me donner un coup de main, il en profite pour dégripper mes pistons et, dans la foulée, on revoit l'organisation de mon poste de pilotage comme évoqué avant hier, sauf qu'on n'avait pas eu le temps de s'en occuper. On fait des essais et finalement, je trouve une position qui me permet de freiner d'un seul doigt tout en pouvant accéder correctement à mes shifters. Il desserre également légèrement les poignées de frein afin qu'en cas de chute cela tourne au lieu de casser.
Je suis un peu à la bourre du coup pour finir de me préparer et je me speede un peu, ressentant déjà les effets de la chaleur qui revient un peu, même si ce matin, c'est encore supportable.
On ne part donc pas très tôt pour ce dernier jour, du coup, il faudra certainement adapter le parcours pour finir pas trop tard, car derrière l'étape, il y a le long trajet de retour en voiture sur Paris, avec des chauffeurs qui risquent d'être bien fatigués.
Bonne nouvelle, ce matin, le départ est en descente jusqu'à Malaucène où l'on achète le pain avant de se faire une petite côte, puis une descente dans la végétation encore bien humide des pluies de la veille. Dès le début, Raph qui faisait des efforts pour ne plus tomber, se prend une gamelle dans une ornière, mais pour une fois du côté droit, ce qui est exceptionnel. Il est colère d'autant qu'en arrivant en bas de la descente, il nous semble le voir disparaître à nouveau dans la végétation. Ce ne serait qu'une demi-chute, donc, bon, ok, on ne la comptera pas, mais notre Raph cascadeur est un peu vénère.
On commence à remonter à nouveau, sur la route du col de la Chaine, mais on quitte très vite le bitume, à mon grand regret, pour un nouveau portage de la mort de 150m de D+, sans air, en plein soleil. J'enlève le casque illico et y vais lentement pour ne pas exploser. Très vite, je ne vois plus personne devant, vaguement Petitdragon, qui fait des petites pauses dès qu'il y a un peu d'ombre. Je fais de même, donc je ne le rattrape jamais. Bref, je fais mon boulet et arrive bien après tout le monde au sommet. Pas la grande forme ce matin, j'ai les jambes lourdes et dans la tête, je suis un peu déjà parti, c'est pas bon, il reste encore une belle petite étape à faire, faut que je me remette dedans !
On descend maintenant le col et Raph est à la traîne cette fois, c'est à son tour de faire le boulet, préférant être très prudent, pour éviter toute nouvelle chute.
Le paysage est vraiment superbe, avec des bouts de falaise plantés un peu partout.
On quitte très vite la route principale pour emprunter une toute petite route au milieu des pins, très sinueuse, avec de très belles épingles, mais il faut faire attention car avec la pente on prend vite de la vitesse et en fait chaque épingle est précédée et suivie d'un bon ralentisseur, ce qui fait vite décoller.
Le passage suivant sera bien sympa lui aussi, avec des sentiers à la terre très rouge, au milieu des pins, du côté de la Riaille de Suzette. Il y a des chemins dans tous les sens et Flo a du boulot pour trouver le bon. Le chemin remonte ensuite à une route, en pleine côte, pour aller jusqu'au joli village perché de Suzette. On débouche sur la route devant un groupe de routards et je pense qu'ils vont vite nous avaler, mais non, on monte bien. La pente est raide avec de nombreux passages à plus de 10%, en plein soleil, mais j'ai de bonnes sensations (cela me rappelle les côtes du Gers, bien pentue, droit dans la pente) et réussit à emmener un braquet assez gros me permettant de garder un bon rythme, du coup je fais la montée en tête et atteint le village pour vite me mettre à l'ombre. On se fait une petite pause à côté de la Chapelle et on prend une petite barre. La température est à nouveau élevée et je transpire à nouveau beaucoup.
Après Suzette, on emprunte un chemin sur une crête avant de se faire une descente très technique, trop même car bien souvent les pédales ne passent pas, jusqu'au village de Lafare. La descente était franchement chaude par endroit, même que Flo est allé voir le thym qui couvre le sol de plus près. De notre côté, nous n'avons pas tenté le diable et avons préféré en faire une bonne partie à pied.
A Lafare, on a choisi de zapper une première boucle qui ne nous semblait pas très intéressante et nous rallongeait trop par rapport à notre contrainte de fin et nous avons repris la route, pour monter dans les pins jusqu'à un autre village perché, La Roque-Alric, soit plus de 200m de D+ à nouveau pour rejoindre le point haut au-dessus du village. Fatigué et souffrant de la chaleur, je suis monté, lentement, loin derrière les autres, le casque sur le cintre.
On va maintenant redescendre fortement pour rejoindre le point bas de la journée, dans les vignobles de Baumes de Venise où nous trouvons encore un beau pin pour faire la pause repas.
On arrive enfin au col du Cayron, avec une belle vue sur les dentelles de Montmirail et l'on en profite pour faire la photo de groupe souvenir :
Après une bonne nuit dans la chambre climatisée, puis une bonne douche pour se réveiller, nous avons droit à un bon petit déjeuner, servi de manière très agréable par une charmante demoiselle aux beaux yeux bleus, de quoi donner un peu d'allant avant cette journée qui s'annonce rude, puisque aujourd'hui, au menu, c'est le Ventoux ! On prend des forces, on prépare nos vélos et en attendant Flo, on discute avec un gars du coin qui finit par nous dire qu'il est moniteur VTT. Quand Flo arrive, ils discutent et Flo revient en nous disant qu'il y a peut-être moyen finalement de nous monter au sommet du Ventoux, avec le magasin de vélos le plus proche (il y en a de partout, tout comme les routards qui déferlent par pelotons entiers, prêts à braver le géant de Provence), entre 2 fournées de clients. On discute et on attend un peu, mais finalement, le dilemme est vite résolu, le plan est foireux, on décide donc de ne pas attendre plus et d'y aller à vélo, comme prévu au départ.
On quitte donc Bédoin, par une montée, comme à chaque départ, et on prend un petit chemin dans un bois. Alors que le groupe est arrêté, Ned arrive et butte contre une pierre, pour nous faire un bel OTB, yeah ! C'était pas le coin le plus dangereux, mais c'est toujours là où l'on est le moins attentif que la chute arrive. Heureusement, rien de grave. On rejoint alors la piste des Graviers blancs, itinéraire prévu sur la trace, et non l'itinéraire alternatif que nous proposait l'autre guide, plus à l'ombre certes, mais qui, après examen de la carte, n'arrivait pas en fait au bon endroit pour nous, pour rebasculer de l'autre côté du Ventoux par le chemin prévu avec Flo.
A 9h, il fait déjà très chaud quand on attaque les premières pentes du Ventoux. La piste est très régulière au niveau du profil, nettement moins au niveau du sol, avec pas mal de caillasses, ce n'est pas super roulant. On commence à enchaîner les lacets et assez vite, on prend de l'altitude. Petitdragon est comme moi, il craint le chaud et transpire beaucoup, aussi nous enlevons le casque pour la montée, car en-dessous cela a tendance à se transformer en cocotte minute. Encore une fois, merci au bandeau et aux cheveux coupés courts avant le départ, pour limiter un peu la transpiration dans les yeux. Il fait de plus en plus chaud et on monte encore assez groupés. A de rares occasions, on sent un peu de vent frais qui fait un bien fou, mais c'est vraiment par moment, en passant à l'ombre des quelques arbres situés au bord de la piste. Celle-ci faisant 3-4 mètres de large, pas facile d'y trouver de l'ombre.
On va ensuite remonter jusqu'au village perché de Brantes, mais sans prendre la route, en lacets :
Après le village, on continue de monter progressivement par un chemin au milieu d'un plateau surélevé qui n'en finit plus et qui monte presque tout le temps.
On arrive enfin au hameau de Plaisians où l'on a un peu de mal à trouver le gîte. C'est la pleine nature, c'est rustique, avec vue sur la face nord du Ventoux :
Après une nuit très chaude, comme d'hab', je me réveille le premier, vers 6h30, et commence par une douche bien fraîche, histoire de se réveiller. Les autres suivent, puis on part au village, prendre le petit déjeuner à l'épicerie, en terrasse (bizarrement, l'épicerie a une terrasse et vend du café, des jus de fruits et des viennoiseries).
On démarre tranquillement cette première journée en attendant Florian, notre guide, qui doit nous rejoindre à 10h. C'est maintenant l'heure de l'atelier montage des vélos, devant le gîte. On prépare également les sacs, avec le plein de flotte car il fait déjà bien chaud.
Flo arrive avec un peu de retard après avoir eu du mal, comme nous la veille, à trouver le gîte. Il vient de la Chartreuse, donc il avait pas mal de route à faire ce matin. Il nous distribue la bouffe du midi et nos sacs s'alourdissent très vite.
Il sort un paquet de cartes IGN et les déplie sur la table, afin de nous présenter les différentes étapes qu'il a tracées sur les cartes. Beau programme en perspective, on va s'amuser !
Tout le monde est prêt, et c'est parti, en débutant par la traversée de Gigondas. Il fait bien chaud à 10h30 (la responsable du gîte nous a dit qu'ils avaient eu 38° la veille) et tout de suite, on sait que l'on va souffrir, d'autant que les sacs sont gonflés à bloc et tirent sur les épaules.
On commence évidemment par une bonne montée, sur le GRP, et au bout de même pas 500m, j'ai déjà un point de côté. C'est quoi ce binz ! Le chemin se poursuit à flanc de côteau, sous des rochers et on prend déjà de l'altitude. On jardine pas mal avant de trouver la trace descendante. Flo nous recommande de nous méfier du terrain que nous allons rencontrer, notamment ces pistes qui semblent très roulantes, mais qui sont bien pentues et pleines de gravillons. Attention donc à ne pas prendre trop de vitesse.
On s'engage dans cette première descente, cela commence par un petit chemin au milieu des arbustes, puis on rejoint une piste au milieu des vignes. On passe un petit bois, petit virage à gauche et boum, Raph perd le contrôle de sa roue avant et se prend une sacré gamelle (à voir sur la vidéo), côté gauche. Il est bien secoué et amoché au bras, qui saigne, à la main, avec un gant déchiré et un petit trou dans la paume, sans compter l'épaule poussiéreuse qui a bien tapé !
Flo nettoie la plaie au bras, ainsi que la main, et c'est reparti, mais on redouble de vigilance.
Petite pause barre au bord des vignes :
On poursuit jusqu'au village de Seguret où l'on s'arrête déjà à la fontaine du village pour se désaltérer et refaire le plein du sac à flotte car il fait vraiment très chaud. Je sue comme un porc, malgré le bandeau anti-sueur sous le casque. Heureusement que je l'ai car cela limite vraiment la casse pour la sueur dans les yeux. Evidemment, quand j'enlève le casque, avec le bandeau, cela fait un genre spécial, qui me vaut le surnom de Pat Cash (un vieux tennisman pour les plus jeunes qui ne connaîtraient pas).
Après Seguret, on repart en plein cagnard pour une boucle à flanc de côteaux, dans les bois, sur un long single, souvent plein de gros cailloux instables, qui fait le tour d'une montagne, en passant pas très loin de Vaison la Romaine, avant de revenir sur Seguret. Ned crève et tombe ou tombe et crève, on ne saura pas trop dans quel ordre, dans un pierrier. Ce sera sa deuxième crevaison aujourd'hui, tout comme Raph, contre une pour Flo.
Nous retrouvons notre fontaine pour remplir les sacs à flotte à nouveau vides et le gros pin à côté avec les bancs pour la pause repas. On arrive juste en même temps que des hollandais qui ont eu la même idée que nous, et il faut se partager les bancs.
Les organismes sont déjà marqués. Pour ma part, le point de côté du début a fait place à un gros mal de tête et ça tape à chaque secousse. Petitdragon me file un comprimé. Ned a aussi un coup de chaleur, il a la chair de poule et des frissons.
On sort nos gamelles avec la salade de lentilles. Bbanpc commence fort, sa gamelle, mal fermée s'est ouverte dans son sac, il y en a partout ! Il doit faire un peu de nettoyage dans la fontaine pour tout remettre en état. Perso, avec la chaleur, j'ai beaucoup de mal à manger, j'ai vraiment pas faim et je n'arrête pas d'aller boire à la fontaine, complètement assoifé et de me passer la tête sous l'eau. Pendant ce temps là, les autres attaquent la tome qui a bien souffert sous le soleil. Elle a une sale tête du coup, mais elle est bonne et disparaît très vite. Pour les bananes, là, c'est zone sinistrée, elles sont complètement molles et écrasées, du coup, on les balance.
On est bien, là, à l'ombre, près de la fontaine, mais il est temps de repartir car on a encore beaucoup de chemin à faire. On recharge tout et c'est parti pour l'après-midi qui est déjà bien engagé vu qu'on a mangé tard.
On repart de Seguret par une petite route en montée, qui se poursuit par un chemin de moins en moins roulant, en direction des Dentelles de Montmirail. La montée jusqu'à la Crête de St Amand, à plus de 700m, est très éprouvante et les portages dans la fournaise nous font perdre encore quelques litres supplémentaires. Les thermomètres des GPS indiquent 40°, on souffre énormément. C'est au tour de Bbanpc d'être mal alors que mon mal de tête a disparu. Pour lui, c'est au niveau du ventre que cela ne va pas, sûrement la salade de lentille qui ne passe pas. J'ai également le ventre gonflé et ballonné par l'eau chaude du tuyau. J'essaye d'évacuer cette eau chaude en me la rejetant dessus, histoire de me rafraîchir en même temps, mais cela sèche presque instantanément.
Ceux qui avaient milité pour le niveau 3 commencent à regretter leur choix, c'est très dur, surtout dans ces conditions extrèmes (moi, d'habitude, quand il fait 40°, je reste à la maison, sans rien faire).
Crevaison de Raph qui permet de souffler au sommet d'un gros portage :
Par contre, au sommet, c'est magnifique. Au Pas de Loup, on découvre le cirque de St Amand, sauvage, avec en arrière plan, le Mont Ventoux qui nous nargue déjà, puis plus loin, on apercevra Malaucène, en dessous, dans la vallée. Le paysage est superbe, une vraie récompense, comme souvent en montagne quand on arrive au sommet.
La traversée du cirque à flanc de côteaux, dans les rochers, n'est pas évidente, surtout avec la fatigue accumulée. Par contre, la descente qui suit, assez technique dans les cailloux, avec de bonnes marches, est un vrai plaisir. C'est limite pour moi au niveau technique, mais je m'en sors pas mal, et apprécie ce passage qui restera un des plus beaux du circuit à mon goût.
En bas de la descente, on rejoint une route qui file sur Malaucène où l'on se rue sur une autre fontaine pour remplir une troisième fois les sacs à flotte. J'ai la bouche sèche, impossible de la réhydrater même en buvant de nombreuses fois à la fontaine. Je me passe plusieurs fois la tête sous la fontaine pour essayer de faire redescendre la température, en vain.
Vu les conditions très difficiles, notre fatigue et l'heure qui avance, Flo nous propose de faire une variante par rapport à la trace, en évitant une colline et en prenant la route pour arriver au col de la Madeleine (rien à voir avec celui des Alpes, il est nettement plus bas), au milieu des pins.
On prend alors un petit chemin qui nous conduit dans les carrières d'ocre, le Colorado Provençal, étonnant par ses couleurs surtout avec l'éclairage du soir, où nous prenons quelques photos sur des bosses.
C'est à 18h45 que nous atteignons Bédoin, notre destination du jour, après 51 km et un gros dénivelé (entre 1500m de D+ et 2100m selon les chiffres des manifestants ou de la police). Bonne surprise, notre gîte est un hôtel, avec de belles chambres climatisées et un restaurant en terrasse très sympathique sur la place du village.
Comme c'est l'heure du service, on mange tout de suite. Excellent repas, bien copieux et bien arrosé car nous sommes complètement desséchés.
On debriefe un peu et on prépare le lendemain, avec le Ventoux. Flo n'a pas les traces du niveau 2 mais se renseigne auprès d'un collègue. Il paraît que dans le niveau 2, la montée du Ventoux se fait en minibus, mais il aurait fallu réserver avant. De toute façon, on est quand même venu là pour s'attaquer au Ventoux et comme la solution minibus n'est pas possible, on se prépare mentalement pour attaquer le Ventoux le lendemain, comme prévu initialement.
Une petite douche réparatrice et on file au lit, dans nos chambres climatisées, enfin au frais, en rêvant des beaux singles déjà parcourus ...
Le parcours :
Le profil :