Lundi 24 juin, c'est le dernier jour de notre périple, déjà ! En même temps, les jambes sont bien lourdes en sortant du lit ce matin et un peu de repos ce soir ne sera pas de refus. Certains ont même du mal à se réveiller ce matin, ce qui vaut à Bbanpc qui traîne au lit, de recevoir quelques oreillers sur la tête, histoire d'accélérer le réveil !
On quitte le gîte en regroupant nos sacs vers l'accueil et on prend RV avec le patron du gîte pour l'après-midi sur le parking de la gare (train à 17h30).
Comme les matins précédents, le temps est nuageux mais cette fois, il ne pleut pas. Par contre, la température est tout de même fraîche et l'on va garder les vestes une bonne partie de la journée.
On démarre l'esprit tranquille car pour une fois, aujourd'hui, on va plus descendre que monter, Clermont étant dans une cuvette, comme on a pu s'en apercevoir le premier jour !
Néanmoins, c'est par une montée, le col de la Moreno que l'on commence. avant de descendre puis de suivre des petits chemins. On poursuit par une côte terrible pour arriver au hâmeau de Montmeyre. Mon strap, s'il tient bien la côte, m'empêche de respirer pleinement, hors, là, j'en ai besoin, du coup, je mets pied à terre pas très loin du sommet. On termine bien essouflé !
On poursuit dans la forêt de Mazaye pour se rapprocher du Puy de Côme. On passe devant un bel abreuvoir avec plusieurs auges, remplies de tétards, puis on va faire, sans le savoir, une boucle sur la Cheire du Puy de Côme. Il s'agit en fait de la coulée de lave du Puy de Côme, lorsqu'il était en éruption, donc on retrouve beaucoup de pierres volcaniques (désolé, Matthias, j'ai oublié le nom), très légères, sur ce chemin accidenté. Il y a même de nombreux murets de pierres tout au long du chemin. On boucle la boucle (c'est là que Matthias nous apprend qu'il s'agit d'une trace promène couillons ... euh, oui, c'est nous !) et l'on décide (enfin, je réclame) de manger car je commence à avoir sérieusement les crocs et j'ai dû prendre un petit gel avant.
Tandis qu'on fait un sort au saucisson et au Saint Nectaire, toujours aussi bon, puis au chocolat, après s'être envoyé la bonne salade composée de Matthias, c'est presque le défilé du 14 juillet tout d'un coup. Un régiment entier de militaires en treillis passe devant nous et nous salue poliment (je n'ai pas compté le nombre de bonjour dits, mais je n'ai plus de salive rien que d'y repenser), les uns lorgnant vers le fromage, les autres vers les vélos, et nous vers la gente féminine en uniforme, avec quelques spécimens plutôt pas désagréables il faut bien le dire.
Après avoir repris des forces, on s'attaque à la dernière bonne montée, le long du Puy de Côme, avec une partie en forêt, d'abord pleine d'aulx sauvages (cela sent fort), puis de plus en plus de racines, avant de rejoindre un sentier de terre à découvert et un col emprunté le premier jour, en revenant du Puy de Pariou. On entend alors un bruit de moteur, puis on découvre un engin volant qui survole le col. On pense au départ à un ULM, mais en fait c'est un drone. Peut-être les militaires en maneuvre ?
A partir de là, on va basculer du côté de Clermont et amorcer une des plus longues descentes du périple. Que du bon !
Cela démarre par une piste très large et assez pentue, mais avec des sortes de gravillons piégeux. C'est d'abord Petitdragon qui se fait éjecter sur la droite de la trajectoire dès le premier tronçon, puis un peu plus loin, Ned et Raph qui ont du mal à tourner sur la droite et sortent de la piste, dans l'herbe, pas loin des arbres, et Petitdragon, au même endroit, qui a du mal à virer également. Il vaut mieux ralentir un peu avant les virages car l'adhérence n'est pas terrible. On file à toute vitesse et on perd très vite de l'altitude sur le tronçon suivant, beaucoup plus rectiligne, mais entrecoupé de petites rigoles régulières (certainement pour évacuer l'eau), mais là aussi, à pleine vitesse, cela peut déstabiliser (à un moment, j'ai été pas mal projeté sur l'avant) et il faut rester attentif. On croise alors un vététiste en pleine montée, que l'on plaint, vu le faiblre rendement du terrain et la bonne pente.
La section suivante est encore plus agréable car cette fois, on roule sur de la terre et on retrouve de l'adhérence. On s'éclate mais soudain il faut freiner en urgence, à cause d'un arbre bloquant le chemin.
Après une phase de transition dans les champs on arrive sur le dernier tronçon, le meilleur, à flanc de côteau, pour l'ultime descente sur Clermont. On lâche les chevaux et c'est parti pour un grand moment de plaisir. Il faut rester prudent sur la fin, car le sentier est en dévers à droite et défoncé à gauche, et surtout, il longe de près une clôture en barbelé, mieux vaut ne pas trop s'approcher !
Les bonnes choses ayant une fin, on arrive à Chamalières, sur les hauteurs de Clermont, et la descente se poursuit, mais en ville et sur route, c'est nettement moins fun. Ned saute un peu partout et on sent que cela titille aussi Raph qui s'agite, il faut dire qu'il n'est pas encore tombé aujourd'hui et tout laisse à croire qu'il n'atteindra pas son quota journalier de 2 chutes.
Avisant une terrasse, et étant en avance sur le timing, on s'arrête pour prendre une binouze et prévenir le gîte de nous amener nos sacs plus tôt à la gare.
On repart et on passe par la place Jaude, la place principale de Clermont, pleine de monde, ce qui nous fait un peu bizarre après 4 jours dans la nature. Raph s'enflamme et, tel un kéké, démarre une tentative de wheeling ... qui se termine bien trop vite sur les fesses ! Aie, aie, aie , c'est très douloureux ! Raph est dépité et affligé, se demandant ce qui lui a pris de tenter cela, lui qui n'en fait jamais. Peut-être l'envie de fêter l'arrivée à Clermont à sa manière ? En tout cas, c'est avec l'arrière train en choux fleur que Raph rejoint avec nous le parking de la gare.
On est largement en avance par rapport au train, il n'y a plus qu'à attendre les sacs pour se changer et les housses pour ranger les vélos ... euh, quoi, les housses ? Elles étaient où au fait les housses ce matin ? ... Ah merdouille, les housses n'étaient pas avec nos sacs, mais au garage à vélos, avec la roue de Ned. Pourvu que le patron du gîte y ait pensé ! On balise, on croit bien que l'on a foiré sur ce coup.
Le patron du gîte arrive enfin à l'entrée du parking ... et passe à donf dans les allées sans nous voir et ressort aussi sec, sans même nous chercher. Mince, il doit aller sur l'autre parking devant la gare ! Quelqu'un traverse la gare en courant pour le retrouver de l'autre côté et le faire revenir. Gasp, on perd du temps. Dès qu'il arrive on se précipite pour les housses. Gasp, il ne les a pas ! La tuile !
Le train est dans une heure,et d'après le patron du gîte, il y a 20' de trajet, cela devrait le faire. Par contre, il ne veut pas refaire un aller retour. Bbanpc part donc en voiture avec Matthias, qui, très gentiment, alors qu'il a 1h30 de route à faire ensuite, s'est proposé d'y aller.
Pendant ce temps, on se change vite fait sur le parking et on démonte les vélos, il n'y aura plus qu'à les mettre dans les housses, et on attend, on attend, et personne ne revient. L'heure tourne et toujours rien. Bbanpc ne peut pas répondre au téléphone, il l'a laissé dans son sac avec nous. Encore 15' avant le départ du train, puis 10', puis 5' ... Ned et Raph vont pour aller changer les billets de train car c'est foutu maintenant quand, telle une furie, jaillit Bbanpc du tunnel sous les voies, tirant les houses derrière lui. On jette les vélos dedans (même pas eu le temps de fermer la mienne) et on sprinte dans le tunnel avec tout le bardas pour rejoindre le quai, évidemment tout au bout, prévenir un contrôleur que l'on n'a pas eu le temps de composter et qu'on a plein de trucs à monter dans le train et on embarque en catastrophe, en nage et bien stressés, juste avant que le train démarre. A 2' près et si Bbanpc n'avait pas sauté de la voiture pour prendre le tunnel en courant, jamais nous n'aurions eu le train.
Du coup, pas eu le temps de revoir, saluer et remercier Matthias (on l'a appelé quand même dans le train), je le fais donc là, au nom de tous les hordeux. Merci à toi de nous avoir supporté les 4 jours (surtout Ned ...), de nous avoir guidé sur ces beaux chemins et dans ces aussi beaux paysages, et de nous avoir préparé de bons petits repas que l'on a bien appréciés. Merci aussi, comme aux autres, de m'avoir aidé à porter le vélo pour les nombreux franchissements de clôture. Et un grand merci pour le dernier jour pour l'aller retour non prévu au gîte.
Merci aussi à Raph, à l'origine de ce périple, c'est lui qui a relancé les troupes sur ce projet dont on parlait depuis un bout de temps mais que nous n'avions jamais réussi à concrêtiser. C'est aussi Raph qui a trouvé l'organisme Velorizon (par contre, je m'auto-remercie d'avoir poussé fortement au choix de l'Auvergne car c'était mon coup de coeur et je ne regrette absolument pas ce choix, c'était exactement le périple dont je rêvais). Et l'on remercie Raph également pour l'animation quotidienne avec quand même 7 gamelles en 4 jours, bon ratio !
Merci aux autres hordeux pour les bons moments passés ensemble, en espérant pouvoir renouveller cela dès l'année prochaine. En attendant, il nous reste les vidéos pour nous rappeler ces 4 jours et nous motiver pour l'entraînement pour le prochain voyage.
Statistiques
Distance : 47 km
D+ : 904 m
D- : 1504 m
Chute : 1 pour Raph