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17 juin 2018 7 17 /06 /juin /2018 09:36

Aujourd'hui, nous allons sur un lieu mythique du Queyras, le col de Furfande, mais Florian nous a prévenu, pour y aller, ça va être une mission comme il dit ... moi, j'appelle cela une bavante, mais ça revient au même, ça va pas être facile d'y aller car on monte par le côté nord et c'est encore bien enneigé, il va y avoir obligatoirement du portage et dans la neige.

On va d'abord commencer par un chemin forestier encore bien épique, qui n'en finit pas de monter, mais ça nous arrange bien car il nous amène à 2000 m d'altitude et s'il avait fallu tout monter sur le vélo, on "aurait mouru" avant même d'atteindre le point de départ. 

Au point de départ, il y a un vent glacé et des nuages, on se pèle pas mal, mais il ne pleut pas, c'est déjà cela. Camille qui comptait faire une petite rando à pied dans le coin préfère s'abstenir et la faire plus tard quand il fera meilleur.

On l'abandonne donc et comme tous les matins, on attaque par une montée. Ca démarre sur une piste forestière assez régulière, mais assez vite, on va rencontrer la neige dès qu'on arrive dans le vallon sous le col.

Au-dessus de la piste forestière, juste avant la neige

Heureusement la neige n'est ni gelée, ce qui permet d'éviter les glissades, ni toute molle, ce qui évite de s'enfoncer. Par contre, pousser les vélos là-dessus, c'est une vraie galère, soit les roues se bloquent, soit elles glissent.

Premier passage neigeux, Ned en portage, Petitdragon derrière en poussage

On arrive à suivre la trace de la piste, par moment à découvert, par moment à moitié sous la neige et de plus en plus complètement sous la neige. Florian nous dit d'y aller doucement, c'est bien ce que l'on fait. Pour ma part, je monte très peu sur le vélo, pas envie de me griller, d'autant que je monte aussi vite à pied.

On commence à s'élever

La progression est lente, mais psychologiquement, Florian nous a bien prévenu, on a accepté la mission, donc dans les têtes on est prêt à souffrir un peu et ça se passe bien. Plus on monte et plus il y a de neige, ralentissant la progression. Il faut mettre le vélo sur le dos et bien s'appliquer pour marcher dans la neige car il n'y a pas de traces, il faut donc taper du bout du pied pour creuser un peu la neige (comme avec des crampons ... sauf qu'on n'a pas de crampons, mais des chaussures de vélo), et s'assurer un minimum de stabilité car plus ça va aller et plus les névés seront pentus, vaut mieux ne pas partir en glissade dessus.

Ned en plein portage

Juste au-dessus de nous, un chamois nous nargue depuis un petit promontoire, avant de disparaître. Sympa !

 

Ned au poussage

On s'accroche et on commence à avoir bien chaud car c'est physique tout cela, les bras commencent à tirer aussi, il est temps d'arriver en haut.

Pour atteindre le col, il n'y a plus de piste du tout, que de la neige, et même plus de lacets, juste quelques traces de pas qui montent droit dans la pente. C'est plus dur, mais on préfère les suivre, au moins, on a de quoi poser les pieds. Là, faut quand même faire gaffe à la pente et à éviter toute glissade, et avec un vélo sur le dos, on est moyennement agile.

Le dernier portage jusqu'au col

Enfin, nous voilà au col de Furfande à 2500 m, bien content d'en avoir fini avec cette bavante.

Le vallon que l'on vient de monter - Photo prise par Florian
La Horde au col de Furfande - Photo prise par Florian

Des deux côtés la vue est superbe, il ne manque que le soleil, le grand absent ce matin. On profite du paysage et l'on prend quelques photos.

Vue depuis le début de la descente du col de Furfande

Comme il y a deux jours, au gîte, il y avait une bande de marseillais qui faisaient un stage de survie et qui devaient dormir à la belle étoile du côté de Furfande la nuit précédente, on scrute le versant pour trouver leur trace ... peut-être une bâche verte, près d'un chalet ? En tout cas, Ned se met à brailler "Ohé, les marseillais" depuis le col et l'écho de sa voix qui se répète perturbe le calme de la montagne, pas bien ça Ned !  :92:

Et maintenant, la récompense, la descente sur l'autre versant, le versant sud, normalement plus favorable pour la neige. 

Les premiers tours de roue sont géants dans ce décor magnifique. On s'arrête pour regarder trois chamois qui se sauvent dans un pierrier en contrebas (un effet des cris de Ned ?). J'en profite pour changer la batterie de la Gopro déjà vide (probablement celle d'hier laissée dans la caméra et que je n'avais pas rechargée) et c'est reparti sur ce chemin de rêve. Mais on est vite arrêté car il y a encore un névé au milieu du chemin, même sur ce versant sud, puis un deuxième plus petit et un troisième nettement plus gros et plus pentu. Là, faut vraiment faire gaffe car en plus il descend bas, heureusement, il y a des traces de pas, faut bien se caler dedans.

Encore de la neige sur le haut de la descente - Photo prise par Florian

Ouf, tout le monde est passé, plus de neige pour nous embêter maintenant, on peut y aller, l'objectif étant de rejoindre les fameux chalets de Furfande en-dessous de nous.

En bas, les chalets de Furfande - Photo prise par Florian
On ne le sait pas encore, mais on va remonter ensuite dans le vallon le moins enneigé, en face, pour aller au Col Garnier - Photo prise par Florian

Le sentier balcon pour descendre est super agréable, pas technique, très bien pour moi donc et je me fais plaisir, les virages s'enchaînent bien.

Jihem qui kiffe !
Bbanpc dans la descente
Encore Bbanpc

Nous voilà enfin arrivés près de ces fameux chalets. Certains sont occupés, il y a plus de monde qu'on ne l'imaginait.

Chalets à Furfande. En face le col Garnier, notre destintion - Photo prise par Florian

L'arrivée près des chalets est plus piégeuse, le sentier est en terre mais creusé dans l'herbe, ça tape un peu avec les pédales, encore un truc casse-gueule. C'est impressionnant, il y a des chalets un peu partout sur ce versant. On s'arrête pour profiter du paysage et prendre quelques photos. Encore un très beau site et encore dommage de ne pas avoir le soleil, ce serait encore plus beau.

Ned admirant le paysage - Photo prise par Florian
La Horde au milieu des chalets de Furfance - Photo prise par Florian
Le lac, que nous surplomberons tout à l'heure - Photo prise par Florian

On va poursuivre dans l'herbe sur un mamelon, avant de rejoindre le chemin, qui descend vers d'autres chalets, plus près du lac. On va alors traverser un torrent via un gué (ça va, on va éviter le bain de pieds), puis descendre encore un peu dans la caillasse avant de prendre un chemin qui remonte pour aller au col Garnier. Florian ne nous avait pas trop dit qu'on allait remonter, on pensait qu'il n'y avait plus que de la descente, mais il a choisit une variante, et du coup, ça va pas mal grimper, en fait, avec encore un peu de neige et des passages bien raides où il faut porter.

En direction du col Garnier, tout là haut - Photo prise par Florian
Sur le chemin du col Garnier, dans notre dos, le versant de Furfande que l'on vient de descendre
La vallée de descente habituelle ... que l'on ne prendra pas
Portage pour atteindre le col Garnier - Photo prise par Florian

Comme ce n'était pas un effort intégré dans ma tête, j'accueille pas trop et je suis bien content d'arriver au col, à 2 279 m, pour poser le vélo et me poser tout court.

Par contre, le coin est vraiment sympa, on a une super vue sur Furfande et du coup, vu l'heure, on décide de manger sur place, à l'abri derrière la crête. C'est vrai qu'on est super bien, là. On sort le saucisson, le fromage, les boites avec les salades de Florian toujours aussi appréciées et on profite.

Photo panoramique depuis le col de Garnier
Petite récupération avant la grande descente

Alors que certains se reposent et que Ned est parti explorer la crête, de l'autre côté du col, 7 chamois en folie vont se déchaîner pendant 20' au-dessus d'un couloir, dans la neige et les pierres, se poursuivant, sautant en l'air, traversant le couloir en courant, avant de remonter puis redescendre. Un festival. Dommage, nous n'avons pas de zoom pour immortaliser ce moment inédit pour nous, pauvres citadins.

Pendant ce temps, de l'autre côté du col, là où l'on doit descendre, ça commence à se couvrir, pas dit qu'on n'ait pas la pluie ...

L'autre côté du col Garnier, là, où l'on doit descendre

On décide de descendre. Le vallon herbeux est accueillant, avec encore un peu de neige, on part free ride, avec encore de belles montagnes en face, le grand kif !

On va alors obliquer vers un grand névé qu'emprunte Florian, Ned suit et se vautre au bout de 2 m, ça sent le plan foireux, pour ma part, je vais contourner le névé par le bas et remonter en portant le vélo pour rejoindre le chemin.

On va alors poursuivre par un beau sentier balcon, qui se rétrécit, avec un passage assez chaud où il faut porter les vélos. Florian propose son aide, je ne dis pas non.

Sentier en balcon aérien - Photo prise par Florian

Ensuite, ce sont les branches de sapin qui nous embêtent, elles ont bien pris la neige et maintenant elles sont couchées sur le chemin, pas facile de se faufiler dessous.

On va poursuivre dans les alpages, mais j'ai besoin de m'arrêter pour changer la batterie de la Gopro. J'en profite pour enlever la veste car le soleil commence à faire son apparition. Evidemment, je suis encore à la traîne. Après quelques ornières pas très agréables, la descente se poursuit free-ride dans un alpage bien dégagé.

J'aperçois les autres en bas, je lâche un peu les chevaux, ça tabasse un peu, mais c'est encore bien sympa.

Petitdragon en bas du grand alpage - Photo prise par Florian
Bbanpc
Jihem

On repart avec un chemin qui sinue entre les arbustes et en face de nous, de belles montagnes, c'est d'enfer ! On rentre ensuite dans le bois, ça se met à tortiller, je me prends une grosse branche en travers dans la tronche. Le temps que je me remette, les autres sont à nouveau partis devant, je lève donc un peu le pied et à un moment j'hésite un peu, pas sûr d'avoir pris le bon chemin, mais si, je les retrouve plus bas, qui m'attendent.

Ca descend de plus en plus fort dans la forêt, avec des lacets plus serrés et surtout un soleil qui se met de plus en plus à chauffer. Je prends mon temps et commence à faire des pauses, je préférais le haut, en fait.

On va alors rencontrer une randonneuse, un peu fatiguée, avec son chien. On discute un moment, cela me permet de me reposer un peu. 

Ca repart sur un terrain plus sec et rocailleux, avec encore un passage exposé et accidenté où Florian nous demande de passer à pied.

Jihem

Ca descend très raide ensuite jusqu'à un torrent. Ned descend un passage assez chaud pour rejoindre le ruisseau où l'on n'échappe pas au bain de pieds, mais vu la chaleur qui monte, on apprécie plutôt cette fois.

Ned et Bbanpc au passage du ruisseau

Il fait même tellement chaud que je vais encore enlever une épaisseur, car maintenant ça remonte et pas qu'un peu. Florian va en faire l'essentiel sur le vélo, alors que là, ça me scie les pattes, pas préparé à ce passage, je crève de chaud, c'est la cocotte minute, je sue à grosses gouttes, je râle dans ma tête, je fais mon boulet, bref, j'ai ma dose de montée pour aujourd'hui.

La batterie du stabilisateur rend l'âme avant la fin de la descente, tant pis, je remballe, il y aura de toute façon les images de Petitdragon.

Après un passage de piste on va bifurquer sur un beau single, rapide, bien pentu avec des belles épingles.

Jihem dans les épingles

Ca descend fort devant, je laisse un peu partir et fais des pauses, je n'ai plus de cuisses et de bras. Patrice déchire son pneu dans la caillasse, c'est Ned qui jubile, le seul à ne pas être en tubeless, quoi que là, tubeless ou pas tubeless, quand tu déchires le pneu, ça change pas grand chose.

 

Crevaison pour Bbanpc

Je profite de la réparation des MacGivers qui remettent une chambre et un bout de chambre dans le pneu pour le renforcer (il y aura une réparation plus sérieuse le soir au gîte avec rustine spéciale tubeless et super colle), pour aller me positionner plus bas, afin de les prendre en photo dans un passage bien pentu (ce dont ne rendent absolument pas.compte les photos).

Ned
Bbanpc
Petitdragon

On arrive sur le bas de la descente, ça se tend un peu, c'est plus étroit, on arrive dans les gorges du Guil, à la Maison du Roy. Ned s'est pris une boite que je n'ai pas vue, je ne sais où.

On retrouve enfin Camille qui a pu se garer dans les gorges, juste en face de l'arrivée, bien joué !

Statistiques

Distance : 16,72 km

Altitude mini : 1 112 m

Altitude maxi : 2 482 m

D+ : 777 m

D- :  1 580 m

% montée max : 56,6%

% descente max : -50,3%

Moyenne : 5,6 km/h

Vitesse maxi : 50 km/h

 

 

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commentaires

J
Merci Markitos. Oui, super trip, un coin génial pour le VTT et encore, on n'a pas pu faire tout ce qui était prévu à cause de l'enneigement exceptionnel cette année.<br /> Je travaille sur les vidéos suivantes, mais c'est du boulot, j'ai beaucoup d'images sympas.<br /> A+<br /> Jihem
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M
Superbe trip que vous avez fait cette année ! Je me régale à lire tes CR Jihem, et à regarder les vidéos sur Pinkbike. Vivement la suite ;)<br /> Jean-Marc
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