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24 août 2016 3 24 /08 /août /2016 10:20
Les 24H du mans : mon meilleur ennemi !
 
Ahhhhh ces 24H, je les aime autant que je les déteste et cette nouvelle édition 2016 ne va pas changer cet état de fait.
 
Cette année j’avais l’entrainement : 1800 bornes depuis le début d’année et un nouveau vélo de course donc je partais confiant sauf que ce vélo je l’ai depuis 1 mois et que j’ai déjà changé pédales et selle. Bilan de tous ces réglages : 10 jours avant l’évènement, je me fais une inflammation du TFL (syndrome de l’essuie-glace) donc je suis aux anti-inflammatoire et repos.
 
J’arrive le vendredi soir après la semaine de taf, je rejoins les copains, monte la tente dans le camping et on file au Pizza del arte du coin se restaurer.
 
L’équipe est hétérogène, nous sommes :
-          - 3 à avoir nos propres vélos dont un avec un gros niveau de sport et déjà 5000 km au compteur depuis le début de l’année (ils vivent tous les deux en suisse donc niveau D+ ils connaissent)
-         -  Un baroudeur qui voyage/vie sur son vélo, il a notamment à son actif un voyage de 911 jours entre le japon et la France avec un vélo qui pèse chargé entre 50 et 75kilos (oui oui ce n’est pas une blague)  http://www.directmatin.fr/culture/2013-05-29/nicolas-ternisien-velo-le-temps-ne-compte-pas-475123 )
-           - Un vttiste breton et un sportif plutôt randonneurs /coureurs
-           - Deux non-sportifs qui n’ont pas vraiment fait de vélo cette année mais motivés
 
La première nuit est difficile : pas évident de s’endormir et puis il y a des !%$*#  qui jouent avec les rupteurs de leurs motos sur les lignes droites qui longent le camping, sans oublier certains campeurs qui parlent bien fort jusqu’à 2H du mat. J’avais anticipé avec des boules Quies mais ce n’est pas vraiment suffisant... je dors tout de même 6H.
On est un peu à l’arrache, les deux accompagnateurs vont faire les courses, nous, on va retirer nos dossards et s’installer dans les paddocks. Cette année, on a le droit à la paire de chaussette 24H du mans mais en taille unique donc je sens que ça va m’arriver mi mollet :)
 
Lorsqu’on arrive au stand, toutes les autres équipes sont installées et on a plus de place donc obligé  de bouger tout le monde. On a entre autre dans notre paddock l’équipe qui finira second du classement général, les gars sont sponsorisés et ils ont mis un gros bronx dans le paddock : en effet ils sont venus avec plusieurs caméras pro dont des trucs stabilisés, du traveling qui prennent une place folle, ils diffusent en live streaming avec un gars qui fait que du montage vidéo et gère les réseaux sociaux pendant 24H : pour vous donner une idée : https://www.facebook.com/TeamProgressLequipeCycliste/videos/1101916426543210/
Chaque coureur a des oreillettes, les mecs ont des micro-casques pour les briefer pendant la course, ils réfléchissent à qui va prendre le prochain relais parmi l’équipe en fonction de la stratégie « il nous faut un puncheur pour créer une échappée, appelle Machin Truc. Allo Machin truc, bon tu files à la douche et au massage, tu roules dans 2H : » Il y a plus d’accompagnateurs que de coureurs dans leur équipe.
 
Bref on n’est pas dans le même monde. Heureusement il y a des équipes étrangères plus accueillantes qui nous font un peu de place et on arrive à s’installer.
 
On mange des salades composées, sandwich et fruits rapidement au camping car à 14H il faut être prêt pour le tour protocolaire et la procédure de départ. Le départ est vraiment particulier au Mans et ça me tentait bien de le faire, les gars me laissent la place. Malheureusement, je n’ai pas le temps de m’échauffer sur le home trainer….
 
A 14H, pas de bol, il pleut et comme tout le weekend il y a du vent. La pluie s’arrête avant que je parte mais la piste est humide et on fait tous super attention sur les premiers tours. On se positionne donc par catégorie avec le départ type Le Mans. On attend comme des couillons 25 minutes en face de nos vélos, le temps que tous les hymnes nationaux des pays représentés soit diffusés et que Michel Druker dise 2 mots.
 
Boum, c’est le départ !
Adrénaline au max, je monte le fameux Dunlop sans mal. Même si j’ai le vent de ¾ arrière, je suis surpris de la facilité à laquelle je le monte. Viens ensuite la descente, ses virages et surtout son vent de face. Nous comprendrons très vite que si tu ne prends pas la roue de quelqu’un dès la fin du premier virage, t’es foutu !
 
Le vent sera vraiment problématique pour tout le monde avec des rafales de 40km/H sur un circuit qui n’est pas du tout abrité (vous imaginez bien qu’il n’y a aucun arbre et qu’on a plutôt des grosses zones sableuses pour freiner les véhicules motorisés)
 
Clairement ça part vite et ça explose de partout, je prends conscience qu’il va être compliqué de trouver le bon groupe qui va à mon rythme sur mon premier relais. Il faut le temps que tout ça se rode un peu et que les coureurs soient explosés le long de la piste. Le groupe de tête me prend rapidement un tour, ils sont peut-être 100 et ça fait vraiment bizarre de se faire doubler par un si gros paquet.
 
Je suis à fond, face au vent, et probablement parti trop vite car je suis à 186 puls quasi tout le temps.
 
Arrive le troisième tour et grosse grosse crampe sur une partie plate, je suis obligé de déclipser et j’ai bien failli m’arrêter mais elle a fini par partir donc j'ai continué. Est-ce que c’est dû au manque d’échauffement et un départ trop rapide ? Une position sur le vélo (ras le bol de régler à 5mm près la hauteur de selle) ? trop de tension/stress ? J'ai eu l'impression de bien m'hydrater.
 
Sur mon dernier tour il y a une petite pluie fine, pas méchante mais qui peut créer une appréhension dans les virages. 50m devant moi il y  a une chute de 3 personnes sans gravité, par contre juste avant l’entrée des stands un gars a semble-t-il coupé la route pour rejoindre les stands et en a fait chuter deux dont un de l’équipe Shimano : le mec est blessé à l’épaule, son cintre est cassé. Les gars de Shimano, en plus de tenir l’assistance technique/mécanique jour et nuit pour tout le monde vont devoir tourner à 3 sur plus de 23H.
 
Je passe ensuite la puce électronique à mon coéquipier et je vais me reposer un peu.
 
Le 3ième relayeur est le plus entraîné et enchaîne 1H30 à un super rythme ce qui nous permet de grappiller quelques précieuses places.
 
On finit la première série de relais vers 22H45. C’est un peu complexe à organiser car tout le monde ne roule pas la même distance ou le même temps, ça varie entre 30 min et 1H30 par relais. Au niveau vélo au final on se débrouille bien on prête nos 3 vélos + un des gars à récupérer un vélo de course d’il y a 20 ans mais tout de même avec des passages de vitesse aux cocottes + on en a un avec un cintre plat, un peu plus orienté VTC qu'un vrai vélo de course mais qui servira bien à celui qui est un peu plus petit que les autres. Les gars sont tous motivés, je vais même jusqu’à prêter mes chaussures avec pédales auto et d’autres pédalent avec des baskets sur des pédales auto (le pire c’est qu’ils font de super temps même si ça a failli virer au drame avec un lacet)
 
Niveau alimentation par contre c’est n’importe quoi, entre les boissons énergisantes, les barres, les gels, les bananes, le chocolat, on a que du sucre rapide, pas de sucre lent et le bide bien en vrac. On s’envoie des nouilles chinoises le soir et à nouveau sandwich mais c’est bien maigre. Honnêtement, je ne sais pas si j’ai faim ou envie de vomir. Je bois beaucoup et je passe ma vie aux toilettes.
 
On commence à s’apercevoir qu’on peut faire un super classement, enfin à notre échelle. On se tire la bourre avec les équipes de décathlon Mans, décathlon centre ouest, Villemomble triathlon, …. On est 5 ou 6 équipes dans le même tour ou à 1 tour d’écart et quand on voit les noms des équipes, on comprend qu’en face les gars ont quand même un sacré niveau physique donc on est loin d’être ridicule.
 
Je fais mon second relais à 22H45 et pour protéger notre relayeur d’1H30 on s’organise pour la nuit, j’enchaîne ensuite à 3H du mat. Je suis parfois prêt à faire plus en distance/temps surtout sur le second relais mais on a un planning à tenir donc je me cantonne à ce qui est prévu. On a fixé le planning en fonction de la première série pour que tout le monde puisse dormir convenablement mais au final on est 2 à s’être un peu sacrifié niveau sommeil.
 
Je vais ensuite à la douche (où j’ai failli percuter Luc Alphand) et direction camping. Je suis allongé dans la tente à 4H30 (il y a entre 15 et 20 minutes entre nos tentes et les paddocks). Si on garde nos temps mon prochain relais est à 8H. Il faut donc que je me lève 1H avant : le temps d’y aller, de me réveiller et si jamais il y a une merde de prendre le relais un peu plus tôt. Je me réveille naturellement à 6H45, il y a des corbeaux qui volent au-dessus de nos tentes en croassant de façon bizarre. Clairement je suis HS, je mange sur le trajet un peu de Gatosport mais je marche au radar et j’ai la voix qui part en vrille.
 
Il a failli y avoir un gros loupé de relais dans la nuit, avec un relayeur qui n’a pas vu arriver le précédent mais les gars ont bien géré. Il faut dire qu’on avait des maillots roses ce qui était génial pour se reconnaître mais la nuit, on a mis des vestes et des gars en veste noire il y en avait un paquet sur 471 équipes. Nico qui a pris le relais à l’arrache est parti en short (même pas en cuissard) avec une selle pas réglée à sa hauteur et a claqué notre meilleur temps de ses 24H (6min45 au tour)
 
J’enchaîne au final mon relais matinal à 9H un peu décalqué. Je me pause ensuite sur notre chaise longue et je commence à me sentir vraiment pas bien. A priori je blanchi de visage, la fatigue surement mais je suis complément KO, je frissonne. Vers 11H, je vais au stand crêpes dans le mini-« village » m’acheter une galette jambon fromage et quand je reviens un des gars me dit : tu dois faire une hypoglycémie, je bois un coca avec la galette et ça revient, je suis un peu mieux mais ce n’est pas encore le top. Le manque de sucre lent se fait probablement sentir. C’est la première fois que j’ai ce genre de sensation et je confirme que ce n’est pas du tout agréable.
 
Les coéquipiers enchaînent et on se situe vers la 22ième place, ça bouge régulièrement, tout le monde est accoudé à la piste pour encourager celui qui tourne; grosse ambiance dans l’équipe.
 
Sur le timing, je dois repasser probablement pour le dernier relais juste avant 15H mais au final ils vont tous aller un peu plus loin que leur temps classique et nous n’aurons pas besoin de mon dernier relais, ce qui vu mon état, m’arrange. Et puis vu le temps qu’on perd dans les relais, moins on en fait, mieux c’est (la ligne droite des stands est limitée à 20KM/H + le changement de puce).
 
On gagne du temps sur les concurrents et on tient notre 20ième place ! Le meilleur score de l’équipe en 5 ou 6 participations (j’en ai fait que 2 personnellement)
 
On finit donc 20ième/33 dans notre catégorie 267ième/471 au classement général avec 174 tours et 728,19 Km.
 
Le temps de ramener les affaires au camping, plier les tentes et partir, je suis arrivé sur Paris à 20H, complètement HS  et avec toujours une espèce de crampe dans le mollet gauche. J’ai la voix cassée, je mange et me couche directement.
 
Aujourd’hui direction le boulot avec super mal au mollet et il semble que ça soit une contracture plutôt qu’une crampe donc j’ai du mal à marcher et je mets du Décontractyl sur le mollet. Donc ça va être au moins une semaine de repos.
 
Mon bilan est donc en demi-teinte :
- Je ne suis pas vraiment content de mes performances mais ravi de celle de l'équipe. J'aurai pu rouler beaucoup plus et il faut vraiment que je débranche le cerveau pour me pencher dans les virages qui sont stratégiques sur un circuit comme ça. Même au polygone j'ai du mal alors là les virages c'est autre chose.
- Ce n'est probablement pas une épreuve pour moi car en équipe de 8 ce n'est pas de l'endurance, il faut être puissant et puis même sur les équipes plus petites le niveau est assez impressionnant mais cette épreuve à l'avantage de ne pas être loin de ma ville natale, j'y croise des copains, c'est mythique... Bref ça a une certaine saveur !
- Le truc reste une machine à fric mais il y avait une belle ambiance chez nous et un bon esprit d'équipe.
- La prochaine fois, on achètera des pastabox ou des sachets à réchauffer au micro-ondes (donc il faudra prendre un micro-ondes), ... un truc consistant Wink
- A prévoir également surement une vraie nuit avant chez mes parents plutôt qu'en tente et après, le dimanche soir pour s'éviter le retour difficile sur Paris.
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