Participant : Jihem
Après une première descente du Semnoz, qui domine Annecy de ses 1 700 m, il y a deux ans, via la voie normale et en semi-rigide, j'avais envie cette année de prendre une option plus corsée.
J'ai trouvé un organisme qui proposait, en plus de l'intégrale classique (1300m de d- sur 16 km) une formule perfectionnement free-ride, avec guide et essentiellement des singles plus ou moins techniques selon le niveau des participants, donc avec un itinéraire revu en live selon les capacités.
Après une première tentative le 18/08 annulée faute de participants, je n'y croyais plus, jusqu'à ce que Rémi, le guide, m'appelle pour une sortie le 21/08, la veille de mon retour à Paris.
La bonne nouvelle, c'est que nous n'étions que deux, l'autre participant étant un jeune ayant suivi plusieurs sorties avec le guide sur le Semnoz dans la semaine.
La mauvaise nouvelle, c'est que la sortie était l'après-midi, avec un RV à 12h45, en plein cagnard (37 degrés) à Annecy.
Après m'avoir filé un beau Spicy au gros débattement (160 devant et 180/200 derrière) et toutes les protections (jambes, coudes, dorsale et casque intégral), j'ai eu droit à quelques tests de maniabilité du bike, histoire de faire une première évaluation du niveau, puis nous avons rejoint le terminus de la navette pour monter en bus climatisé, s'il vous plait, au sommet du Semnoz.
Une fois équipés (j'avais jamais mis un tel harnachement) et la cam montée sur le guidon, c'est parti pour une première partie de descente facile, histoire de s'habituer au Spicy. Grosse différence pour moi par rapport au Shamman qui n'a que 100 de débattement. Là, même avec des cailloux partout, en fonçant tout droit, cela passe tout seul.
Assez vite, on rejoint le début du sentier des Gardes. Rémi me dit que le premier tronçon d'1 km est assez technique et va lui permettre de voir si mon niveau nous autorisera à poursuivre sur ce sentier ou s'il faudra se rabattre sur un sentier plus facile.
Effectivement, c'est vite technique avec des rochers et quelques successions de marches. Avec les conseils de Rémi, je me lance ... et passe ! Heureusement, le vélo facilite pas mal les choses, mais cela démarre assez fort pour moi. Les difficultés s'enchaînent et je m'en sors à peu près correctement sur ce premier tronçon.
Du coup, Rémi, qui a vu que je n'étais pas un casse-cou ... mais en même temps pas le roi du free-ride non plus, nous propose de poursuivre par ce sentier technique et donc d'enchaîner avec une vingtaine d'épingles à cheveux, mais sans aucun échappatoire ensuite, ou de bifurquer vers un sentier plus facile.
Le choix est vite fait, j'ai signé pour en ch... Donc on poursuit, quitte à passer à pied si je ne le sens pas (vous me connaissez).
La suite est vraiment top avec un super single à flanc de coteaux, mais effectivement bien piégeux par endroit (rochers, marches, grosses racines) sans compter les épingles à cheveux pas toutes faciles à prendre, loin de là, sur le vélo malgré les nombreux et utiles conseils de Rémi. Je pars d'ailleurs 2-3 fois à la faute, tout comme le petit jeune, en ne tournant pas assez large dans des épingles très serrées.
Je m'accroche et serre les fesses en plus des freins (pas sûr que cela aide mais bon, on passe comme on peut), sur les passages les plus chauds et je prends de plus en plus confiance.
La chaleur est infernale avec l'intégral et la sueur dégouline dans les yeux et sur les lunettes. Je transpire également pas mal au niveau des mains et mauvaise pioche, j'ai pris mes petits gants fermés qui ne sont pas très rembourrés et je commence à avoir mal à la paume de la main gauche (je vais en fait finir avec une belle ampoule ouverte).
Sur un des nombreux passages techniques que je prends un peu trop vite, après quelques marches, je butte contre une grosse pierre et je termine par un bel OTB, heureusement sans gravité, juste le dessus du genou un peu écorché et talé; merci les protections ! (note du 23/08 : je ressens quand même aussi une petite douleur à l'épaule droite qui n'a pas du trop apprécier l'atterrissage brutal).
Après cette belle figure (voir la vidéo), la confiance est retombée d'un cran, d'autant que la fatigue se fait un peu sentir, accentuée par la fournaise. Du coup, malgré les conseils de Rémi, je préfère passer 2-3 passages corsés (dalle en dévers, succession de marches en virage avec des racines ...) à pied, pour rentrer entier.
À la fin de ce sentier, il a fallu se coltiner quelques grimpettes et même un secteur de portage pour retrouver un sentier retournant en direction d'Annecy. Là, j'ai regretté mon Shamman (il pèse un âne mort ce Spicy) et les pédales autos (en descente aussi, car mes baskets peu crantées ne tenaient pas bien sur les pédales). On a du enlever les casques intégraux qui, sinon, allaient vite se transformer en cocottes minutes !
C'est à ce moment là que la crêpe fermière du midi s'est rappelée à mon bon souvenir ! Ajoutée à la flotte un peu chaude du camelback (oui, je l'avais pris cette fois), j'avais comme un poids sur l'estomac, surtout avec la sangle de la dorsale qui me comprimait un peu le bidou ...
Après ce petit coup de mou, on a poursuivi par d'autres singles moins techniques mais très sympathiques, tout en virolos, où je me suis régalé, et on a fini en beauté, en lâchant les chevaux. Par contre, pas d'images de la fin, l'enregistrement ne cessant de s'interrompre avec les secousses (ce n'était pas tout lisse non plus même si c'était moins dur).
Super sortie (2h30 pour 1500 m de D-), avec un guide très attentif et à l'écoute, qui m'a offert le parcours dont je rêvais. J'ai adoré, même si je n'étais pas toujours très rassuré, et je suis bien content d'avoir passé des parties bien techniques dont je ne me serais pas cru capable (merci le vélo aussi, cela apporte beaucoup).
Video caméra embarquée :