Autre conseil quand vous plantez la tente, vérifiez qu'il n'y a pas de pièges à proximité, sinon demander à Pitufo ce que ça fait de mettre le pied dedans ... de plus il était juste en chaussettes. C'est tenace l'odeur de bouse sur les pieds.
Sinon, revenons à ce bivouac : MAGIQUE ! Nous étions à 1372m d'altitude avec en face de nous le Grand Colombier, le lac du Bourget et les Alpes. Sur notre droite il y avait le Mont Blanc bien visible aussi. Au coucher du soleil la température chuta d'un coup et le Mont Blanc se teinta en rose. Heureusement que nous avions prévu les vêtements chauds pour dormir et nous n'avons pas eu froid du tout durant la nuit.
Vers 2h je me suis réveillé pour faire un petit pipi, et en sortant de la tente je me suis retrouvé face un spectacle somptueux : tout en bas dans la vallée je voyais les lumières des villes bordants le lac du Bourget, dont Aix les Bains, et au-dessus de moi j'avais un ciel étoilé sans l'ombre d'un nuage. Ça brillait de 1000 feux. J'étais comme un gosse. Au petit matin on voyait encore plus distinctement les Alpes, il n'y avait plus la brûme de chaleur.
J3 : Samedi 21 juin 2014:
Debout à 6h, nous avons mis les montres à sonner pour partir au plus tôt. Le réveil est magique face au spectacle qui s'offre à nous. La première tâche est de rallumer le feu. Il fait frais et nous enfilons les vestes. Le feu nous fera du bien pendant le petit déjeuner. Le programme du jour est simple : on grimpe au Grand Colombier, grosse descente de 17km, ravitaillement en eau à Virieu-le-Petit (on est un peu à sec depuis la veille au soir), et filer vers Hostiaz, dépasser ce village et camper avant Longecombe.
A 7h45 nous sommes sur les bikes. Il y a peu à monter pour arriver au sommet du Grand Colombier. En à peine 45mn nous y sommes. Pitufo fidèle à lui même est en haut bien avant moi. Il a même tenu tête à un cyclo pour arriver au col avant lui ... bon il avait l'âge canonique de Jihem environ ... Perso je suis monté à mon rythme, tranquillement.
Une fois à 1525m, une vue à couper le souffle s'offre à nous. C'est encore plus beau que ce à quoi je m'attendais. On s'était dit qu'on y resterait que 15mn maxi, mais nous n'en sommes partis qu'au bout d'une demi-heure. C'était dur de s'en aller.
Nous voilà donc partis pour 17km de descente. Le début se fait par la route. C'est d'ailleurs le seul endroit où je serai devant Pitufo, et sans donner un seul coup de pédale. Puis nous empruntons une piste forestière. Là, Alex prend de nouveau le large, sa maîtrise technique faisant la différence, les chemins sont souvent défoncés par les engins forestiers. Sur certains passages un peu engagés je préfère posé le pied. Le vélo ainsi chargé n'est pas aussi maniable. Lors du BUL de la Seine à la Loire, la tente ne m'avait nullement gêné, mais en fait dans le technique je la sens bien, ainsi que le PB. En cas d'erreur de trajectoire ou de pilotage, il est presque impossible de rattrapper le vélo. Nous arrivons rapidement à Virieu-le-petit, là nous faisons une halte obligatoire au cimetière pour ravitailler en eau. Nous en profitons pour faire un brin de toilette, enlever la boue sur les jambes, et surtout Pitufo a toujours le pied qui pu la bouse de vache !
Et juste avant de repartir Pitufo fait son petit pipi, quand je l'entend dire :"j'ai une tique sur la bite !" ..."je vais l'enlever avec le tire-tique", mais c'est finalement à la pince à épiler qu'il arriva à la retirer et me la montrer fièrement comme un trophée ...
Nous repartons et arrivons rapidement aux gorges de Thurignin traversées par le Séran. Il fait déjà très chaud et nous avons très envie de plonger dans l'eau, mais il faut avancer. Nous sommes arriver au point le plus bas de la journée, 411m (nous étions à 1525m il y a peu). A partir de maintenant nous allons monter à plus de 1000m avant d'arriver à Hostiaz.
Mais avant j'ai faim. On squizze un sentier en passant par la route. On décide d'aller jusqu'à Nérieu, voire Bioléaz pour manger. Je souffre de la chaleur, il y a peu d'ombre et je roule au ralenti. Pitufo m'attend dans un antique abris de bus. On décide de pousser jusqu'à Bioléaz. Bien nous en a pris, une charmante mamie nous a proposé de manger sur sa terrasse à l'ombre. Enfin un repas sur une table et assis sur des chaises. Et pas de soucis d'eau, on a un robinet d'eau de source juste de l'autre côté de la rue.
Après cette pause bénéfique nous repartons. Nous monterons sur des pistes et descendrons à Hostiaz via des chemins défoncés. A Hostiaz nouveau ravitaillement en eau. Il est encore tôt, on est en avance sur notre planning de route, malgré le fait que je soit lent ... Nous filons à Longecombe et à partir de là nous verrons pour chercher un lieu pour la nuit.
Après renseignements nous décidons de tenter notre chance au Moulin de Charabotte. La descente pour y accéder est toute en glisse sur un épais tapis de feuilles. En fait, au Moulin il est impossible de poser la tente, même au bord de la rivière comme je le pensais. Partout c'est de la pierre, il y a des maisons et le bruit de la cascade nous aurait empêcher de dormir. Nous sommes au pied de falaises. Pas le choix, il faut monter là-haut pour aller chercher notre bonheur.
Pour moi ce fut un chemin de croix. Il est tard, plus de 18h30. Il fait encore très très chaud. Je peine à monter. Pitufo est loin devant ... c'est beau la jeunesse ... Nous sommes sur une route. Je pédale puis je pousse, je repédale, puis je repousse ... c'est interminable. Je cherche l'ombre. A un moment je perd l'équilibre et tombe sur le bas-côté. Je tarde à me relever, et je suis à deux doigts de craquer. J'ai envie de tout balancer en contrebas, dans la falaise. Je mettrai de longues minutes à repartir.
Je rejoins Alex, je lui dit seulement que je suis tombé, pas le reste ... Il m'attend dans une épingle de la route. Juste après, on va emprunter un single très caillouteux.C'est en fait une ancienne voie de chemin de fer à voie étroite inachevée à cause de la seconde guerre mondiale. Les cailloux sont en fait du ballast.
Mais il faut repartir, nous ne savons toujours pas où dormir. Nous arrivons à Hauteville-Lompnes. Impossible de trouver un endroit sympa, il y a des habitations partout. Nous nous décidons donc à aller au camping de la ville. Bien nous en a fait ... nous avions besoin d'une bonne douche et en plus il était déjà 20h30. Nous nous offrîmes une petite mousse, et nous couchâmes tôt, le lendemain le réveil allait sonner à 6h. Seuls quelques fêtards nous dérangèrent dans la nuit ... c'était le soir de la fête de la musique.
J4, Dimanche 22 juin 2014 :
Réveil à 6h ... nous émergeons des tentes à 6h10 en fait. Tout le monde encore dans le camping. Les autres occupants sont pour la plupart des descendeurs, il y a une compet de DH aujourd'hui ici qui compte pour les Championnats de Rhône-Alpes. Hier soir il y avait des VTT de DH partout ... Sinon c'est bon le camping pour la toilette comparé au bivouac, mais ça manque de charme. Nous traînerons un peu et ne partirons qu'à 8h00. D'après nos estimations, il ne nous reste que 30km environ à faire à profil majoritairement descendant ... quoique il nous reste encore quelques belles côtes à franchir. En effet dès le départ nous allons remonter à presque 1000m d'altitude. Le camping est à 770m, et l'arrivée à 300m. Nous roulerons longuement dans la forêt, une forêt de résineux, où il fait bien sombre, même frais par moment, mais qui au bout de quelques kilomètres et quelques 300m de D-, est remplacée par les feuillus.
La matinée se déroule sans accrocs. Je suis bien et monte tout sur le vélo. Il faut faire attention dans certains chemins qui ont été plus que défoncés par les engins forestiers, et il arriva ce qui devait arriver ... je perdis l'équilibre et passant sur une bordure de chemin pour contourner une énorme flaque, et le vélo tomba dedans. Pas grave, je repars et rejoins Alex. On monte pas mal mais on a aussi droit à de superbes descentes bien longues et plaisantes, dont certaines sont par endroits bien techniques.
Nous arrivons bien vite dans le vignoble de Cerdon.
Ça sent la fin du périple ! Alex m'attend en haut d'une butte et m'annonce :"Dernière descente !"
On se lance, je le suis, on trace vite et tout à coup il s'arrête. Il a loupé une bifurcation, nous devons remonter une partie de ce que l'on vient de descendre. Nous retrouvons vite le bon chemin et là c'est la vrai dernière descente.
Nous arrivons à la voiture à 11h10.
C'en est fini du JURASSIK BUL VTT !!!
Nous nous changeons, chargeons la voiture et nous payons une petite mousse au bar-restaurant d'à côté.
Il est temps de rentrer; chose peu commune pour moi, je dormirai un peu dans la voiture. Pendant ces 4 jours, nous avons aussi souvent penser à Stumpépic et Le Squale, qui devaient être des nôtres mais qui pour des raisons qui leurs sont propres n'ont pas pu venir ... Fabien et Richard ce CR vous est dédié !!!!